International
Dernières nouvelles de l'Ukraine : développements importants, issue incertaine
La première quinzaine du mois de juin a été marquée par des événements importants et peut-être décisifs dans la guerre en Ukraine, bien que leurs conséquences exactes soient difficiles à prévoir. La rupture du barrage de Nova Kakhovka, potentiellement une des plus grandes catastrophes écologiques du XXIe siècle en Europe, a provoqué des inondations massives ainsi que des accusations réciproques entre l'Ukraine et la Russie. Plus à l'est, les combats indiquent que la contre-offensive ukrainienne annoncée depuis longtemps a finalement commencé, dans le but de reprendre les territoires occupés par les Russes depuis les premières semaines de la guerre. En même temps, les spéculations continuent de s'intensifier concernant les tensions au sein de l'appareil militaire et étatique russe, notamment autour du patron controversé du groupe Wagner, Evguéni Prigojine, et de sa querelle très publique avec le ministère de la défense.
Trois hypothèses ont été avancées concernant la rupture soudaine le 6 juin du barrage de la centrale hydroélectrique de Nova Kakhovka dans l'oblast de Kherson en zone occupée russe. Certains ont évoqué la possibilité - assez peu probable - d'une défaillance structurelle, tandis que la Russie a évoqué des frappes d'artillerie de l'Ukraine en utilisant le système HIMARS fourni par les occidentaux (un « acte barbare » selon le Kremlin). Si les autorités américaines et britanniques se sont abstenues d'accuser directement Moscou d'avoir détruit le barrage, Kiev ainsi que des leaders de l’UE et de l'OTAN ont parlé ouvertement d’un acte russe de sabotage. Les autorités ukrainiennes ont cité une conversation téléphonique présumée entre militaires russes, interceptée par les services de renseignement ukrainiens, notant également l’adoption le 30 mai par la Russie d'une loi concernant la « sécurité des structures hydrauliques » dans les régions ukrainiennes occupées. Curieusement, cette loi interdit jusqu’au 1er janvier 2028 les investigations d’accidents auprès d’installations hydro-électriques survenus lors d’opérations militaires, sabotages ou activités terroristes. Jusqu'à présent, l'indice indépendant le plus solide en faveur de la thèse ukrainienne a été fourni par l'équipe NORSAR de sismologues norvégiens basée en Roumanie, qui a détecté ce qui ressemble à une forte explosion près de Nova Kakhovka à 2h54 le 6 juin (un phénomène pareil aurait été observé par des satellites américains équipés de détecteurs de chaleur). Les spécialistes ont également souligné qu'il aurait été beaucoup plus facile de déclencher l'effondrement de ce barrage, construit pour résister à une attaque nucléaire, par des explosifs posés sur le site (dont l'existence était déjà alléguée en octobre 2022) que par un bombardement massif à distance. Bombardement réalisé obligatoirement dans la durée, dont les traces auraient dû être visibles mais dont aucune preuve n'a été rendue publique.
De nombreux analystes estiment que la Russie aurait détruit le barrage afin de ralentir la contre-offensive ukrainienne en rendant le Dniepr plus difficile à franchir - une tactique militaire classique qui serait en cours d'utilisation par les Russes sur d’autres barrages. Cependant, tout indique que la contre-offensive en cours concerne d’abord des zones géographiques non affectées par les inondations dans la région de Nova Kakhovka. L'objectif stratégique de l’Ukraine serait de progresser vers le sud afin de rompre le « pont terrestre » entre la Russie et la Crimée, créé par l’occupation russe du territoire ukrainien bordant la mer Noire et la mer d’Azov. Les avis divergent quant à la question de savoir si une telle action peut réussir - notamment en l'absence de couverture aérienne - et à quelle vitesse. On s’interroge également sur l'impact réel des véhicules blindés occidentaux récemment fournis, tels que les chars Leopard 2 et Bradley. Moscou a proclamé que la région de Zaporijia serait déjà devenue un « véritable cimetière de blindés otaniens » ; lors d’une réunion télévisée avec des blogueurs militaires, Vladimir Poutine leur a cité des chiffres rassurants à ce sujet, estimant que le moment n’est pas encore venu pour la loi martiale en Russie, réclamée par certains.
Des signaux plus inquiétants pour le Kremlin proviennent d’Evguéni Prigojine, suggérant que les conflits internes au sein des forces russes seraient en train de s’intensifier. Le ministère de la défense vient d’émettre un décret à l'égard des milices privées tels que le groupe Wagner ou le bataillon Akhmat de Ramzan Kadyrov, stipulant que tous les « volontaires » devraient signer un contrat avec l’armée régulière russe avant le 1er juillet. Les troupes de Kadyrov ont signé immédiatement, tandis que Prigojine a refusé catégoriquement, accusant encore une fois le ministre de la défense Choïgou d’être incapable de gérer les forces militaires. Quant à la question des relations réelles de Prigojine avec Vladimir Poutine et ses intentions à long terme, nous avons pour l’instant beaucoup de spéculations et peu de réponses.
Trois hypothèses ont été avancées concernant la rupture soudaine le 6 juin du barrage de la centrale hydroélectrique de Nova Kakhovka dans l'oblast de Kherson en zone occupée russe. Certains ont évoqué la possibilité - assez peu probable - d'une défaillance structurelle, tandis que la Russie a évoqué des frappes d'artillerie de l'Ukraine en utilisant le système HIMARS fourni par les occidentaux (un « acte barbare » selon le Kremlin). Si les autorités américaines et britanniques se sont abstenues d'accuser directement Moscou d'avoir détruit le barrage, Kiev ainsi que des leaders de l’UE et de l'OTAN ont parlé ouvertement d’un acte russe de sabotage. Les autorités ukrainiennes ont cité une conversation téléphonique présumée entre militaires russes, interceptée par les services de renseignement ukrainiens, notant également l’adoption le 30 mai par la Russie d'une loi concernant la « sécurité des structures hydrauliques » dans les régions ukrainiennes occupées. Curieusement, cette loi interdit jusqu’au 1er janvier 2028 les investigations d’accidents auprès d’installations hydro-électriques survenus lors d’opérations militaires, sabotages ou activités terroristes. Jusqu'à présent, l'indice indépendant le plus solide en faveur de la thèse ukrainienne a été fourni par l'équipe NORSAR de sismologues norvégiens basée en Roumanie, qui a détecté ce qui ressemble à une forte explosion près de Nova Kakhovka à 2h54 le 6 juin (un phénomène pareil aurait été observé par des satellites américains équipés de détecteurs de chaleur). Les spécialistes ont également souligné qu'il aurait été beaucoup plus facile de déclencher l'effondrement de ce barrage, construit pour résister à une attaque nucléaire, par des explosifs posés sur le site (dont l'existence était déjà alléguée en octobre 2022) que par un bombardement massif à distance. Bombardement réalisé obligatoirement dans la durée, dont les traces auraient dû être visibles mais dont aucune preuve n'a été rendue publique.
De nombreux analystes estiment que la Russie aurait détruit le barrage afin de ralentir la contre-offensive ukrainienne en rendant le Dniepr plus difficile à franchir - une tactique militaire classique qui serait en cours d'utilisation par les Russes sur d’autres barrages. Cependant, tout indique que la contre-offensive en cours concerne d’abord des zones géographiques non affectées par les inondations dans la région de Nova Kakhovka. L'objectif stratégique de l’Ukraine serait de progresser vers le sud afin de rompre le « pont terrestre » entre la Russie et la Crimée, créé par l’occupation russe du territoire ukrainien bordant la mer Noire et la mer d’Azov. Les avis divergent quant à la question de savoir si une telle action peut réussir - notamment en l'absence de couverture aérienne - et à quelle vitesse. On s’interroge également sur l'impact réel des véhicules blindés occidentaux récemment fournis, tels que les chars Leopard 2 et Bradley. Moscou a proclamé que la région de Zaporijia serait déjà devenue un « véritable cimetière de blindés otaniens » ; lors d’une réunion télévisée avec des blogueurs militaires, Vladimir Poutine leur a cité des chiffres rassurants à ce sujet, estimant que le moment n’est pas encore venu pour la loi martiale en Russie, réclamée par certains.
Des signaux plus inquiétants pour le Kremlin proviennent d’Evguéni Prigojine, suggérant que les conflits internes au sein des forces russes seraient en train de s’intensifier. Le ministère de la défense vient d’émettre un décret à l'égard des milices privées tels que le groupe Wagner ou le bataillon Akhmat de Ramzan Kadyrov, stipulant que tous les « volontaires » devraient signer un contrat avec l’armée régulière russe avant le 1er juillet. Les troupes de Kadyrov ont signé immédiatement, tandis que Prigojine a refusé catégoriquement, accusant encore une fois le ministre de la défense Choïgou d’être incapable de gérer les forces militaires. Quant à la question des relations réelles de Prigojine avec Vladimir Poutine et ses intentions à long terme, nous avons pour l’instant beaucoup de spéculations et peu de réponses.