Économie
Comment notre système social a détruit la valeur travail
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Le Président Emmanuel Macron l'a dit : c'est la fin de l'abondance. Brusque retour du réel : de l'argent magique, du « quoi qu'il en coûte », à l'austérité, il n'y aurait manifestement qu'un pas. Cependant, le problème est bien plus profond, voir structurel. La France connaît une situation économique extrêmement tendue : une dette qui s'approche des 3 000 milliards d'euros et représente 120 % du PIB, une balance commerciale constamment déficitaire (avec un record inédit de 84,7 milliards en 2 021), des caisses sociales vides, une crise du pouvoir d'achat, une inflation des matières premières, etc. Tous les voyants sont donc au rouge pour une rentrée sociale qui s'annonce explosive et sera amenée à perdurer si l'hiver est froid…
L'un des facteurs clés expliquant cette situation est le rapport au travail en France. Notre système social, et principalement l'assurance chômage, a fortement endommagé notre rapport au travail. L'homo economicus se caractérise avant tout par sa rationalité : ses choix sont guidés par son intérêt. Or, nous sommes dans une situation où il est parfois tentant de préférer l'inaction au travail. En effet, lorsque le SMIC et les revenus d'assistance sont très proches, il est alors rationnel de tourner le dos au travail. De fait, le système encourage aujourd'hui à faire des allers-retours constants entre l'emploi et le chômage. Si la rupture conventionnelle a des avantages évidents, elle a toutefois renversé un paradigme fondamental : c'est maintenant le salarié qui choisit volontairement de se mettre au chômage (sans compter le simple abandon de poste, qui est de plus en plus fréquent). En réponse, il semble nécessaire de créer un vrai différentiel entre les revenus du travail et ceux de l'assistance. Un principe simple : lorsqu'il y a beaucoup d'emplois disponibles, il faut réduire la durée des allocations.
Le système est ainsi devenu absurde et il semble qu'un chômage structurel autour de 7 % soit désormais la norme. Cela est paradoxal alors qu'on compte au moins 300 000 emplois à pourvoir en France (selon la Banque de France) et que le problème numéro 1 des entreprises française est le recrutement (selon le MEDEF). Il n'y a plus de métiers en tension : désormais tout le marché de l'emploi est en tension.
Quel est l'impact du travail sur la situation économique ? Le taux d'activité en France se situe autour de 66 % contre 77 % en Allemagne. Les experts s'accordent à dire que si nous atteignions le taux d'activité allemand, la situation changerait du tout au tout. En effet, les caisses sociales seraient alors à l'équilibre et les retraites assurées selon le MEDEF, qui organisait début septembre ses rencontres de rentrée.
L'allongement du temps de travail semble également primordial. La France est très en retard par rapport à ses voisins européens sur le sujet selon Eurostat. La durée moyenne de vie active est de 35 ans en France contre 44,9 ans en Suisse. L'âge du départ à la retraite est à 62 ans contre 65 ou 66 ans chez nos voisins (67 ans en Italie). En France, on compte 114 jours de grève pour 1 000 salariés, contre 54 en Espagne, 18 en Allemagne et 1 en Suisse. Toutes les études montrent que la valeur travail est très dégradée en France, à un tel point qu'il faudrait une volonté politique très tenace pour parvenir à revenir sur les 35h de Martine Aubry.
Il est aussi nécessaire d'avoir un vrai choc de simplification dans notre pays. Il est intéressant de voir qu'Emmanuel Macron s'était fait élire sur la promesse de la simplification en 2 017. Pour quel bilan ? Dès 2 019, le Président a reconnu l'existence d'un « État profond » dans le sens d'administration bureaucrate inamovible rendant le pays irréformable. Et on considère que lors de son premier mandat, le nombre de normes a augmenté de 15 % ! Le code du travail illustre cet attachement français à la complexité : il compte plus de 3 000 pages contre 60 en Suisse !
La question du travail apparaît donc fondamentale. Le système social français va à l'encontre de grandes difficultés si la situation reste en l'état. Il devient ainsi urgent de redonner du sens à la valeur travail.
L'un des facteurs clés expliquant cette situation est le rapport au travail en France. Notre système social, et principalement l'assurance chômage, a fortement endommagé notre rapport au travail. L'homo economicus se caractérise avant tout par sa rationalité : ses choix sont guidés par son intérêt. Or, nous sommes dans une situation où il est parfois tentant de préférer l'inaction au travail. En effet, lorsque le SMIC et les revenus d'assistance sont très proches, il est alors rationnel de tourner le dos au travail. De fait, le système encourage aujourd'hui à faire des allers-retours constants entre l'emploi et le chômage. Si la rupture conventionnelle a des avantages évidents, elle a toutefois renversé un paradigme fondamental : c'est maintenant le salarié qui choisit volontairement de se mettre au chômage (sans compter le simple abandon de poste, qui est de plus en plus fréquent). En réponse, il semble nécessaire de créer un vrai différentiel entre les revenus du travail et ceux de l'assistance. Un principe simple : lorsqu'il y a beaucoup d'emplois disponibles, il faut réduire la durée des allocations.
Le système est ainsi devenu absurde et il semble qu'un chômage structurel autour de 7 % soit désormais la norme. Cela est paradoxal alors qu'on compte au moins 300 000 emplois à pourvoir en France (selon la Banque de France) et que le problème numéro 1 des entreprises française est le recrutement (selon le MEDEF). Il n'y a plus de métiers en tension : désormais tout le marché de l'emploi est en tension.
Quel est l'impact du travail sur la situation économique ? Le taux d'activité en France se situe autour de 66 % contre 77 % en Allemagne. Les experts s'accordent à dire que si nous atteignions le taux d'activité allemand, la situation changerait du tout au tout. En effet, les caisses sociales seraient alors à l'équilibre et les retraites assurées selon le MEDEF, qui organisait début septembre ses rencontres de rentrée.
L'allongement du temps de travail semble également primordial. La France est très en retard par rapport à ses voisins européens sur le sujet selon Eurostat. La durée moyenne de vie active est de 35 ans en France contre 44,9 ans en Suisse. L'âge du départ à la retraite est à 62 ans contre 65 ou 66 ans chez nos voisins (67 ans en Italie). En France, on compte 114 jours de grève pour 1 000 salariés, contre 54 en Espagne, 18 en Allemagne et 1 en Suisse. Toutes les études montrent que la valeur travail est très dégradée en France, à un tel point qu'il faudrait une volonté politique très tenace pour parvenir à revenir sur les 35h de Martine Aubry.
Il est aussi nécessaire d'avoir un vrai choc de simplification dans notre pays. Il est intéressant de voir qu'Emmanuel Macron s'était fait élire sur la promesse de la simplification en 2 017. Pour quel bilan ? Dès 2 019, le Président a reconnu l'existence d'un « État profond » dans le sens d'administration bureaucrate inamovible rendant le pays irréformable. Et on considère que lors de son premier mandat, le nombre de normes a augmenté de 15 % ! Le code du travail illustre cet attachement français à la complexité : il compte plus de 3 000 pages contre 60 en Suisse !
La question du travail apparaît donc fondamentale. Le système social français va à l'encontre de grandes difficultés si la situation reste en l'état. Il devient ainsi urgent de redonner du sens à la valeur travail.