
Apprenons à vivre avec le coronavirus, plaide un virologue star en Allemagne
Au cours de ses désormais nombreuses interventions télévisées, Hendrik Streeck adresse un message apaisant aux téléspectateurs : « Nous avons affaire à un virus grave, mais il ne faut pas dramatiser. » Selon lui, le coronavirus est plus dangereux que la grippe, mais « il ne signera pas notre perte ». Il plaide pour l’instauration d’« une nouvelle routine » permettant de gérer le risque intelligemment. « Nous sommes dans une vague permanente. Nous devons accepter le fait que le virus deviendra une partie normale de notre vie. Nous ne pouvons pas appuyer sur le bouton pause. » Il estime en effet qu’on en sait à présent assez sur le coronavirus, et notamment son très faible taux de mortalité (0,37%), pour prendre des risques mesurés, comme pour beaucoup d’autres risques dans la vie… sans revenir à un confinement strict qu’il juge absurde, tout comme l’obligation de porter des masques à l’air libre.
Pour lui, aucun confinement ne viendra à bout du virus. Il doute par ailleurs qu’un vaccin y parvienne : jusqu’à présent, le seul virus qu’un vaccin soit parvenu à éradiquer est celui de la variole. Mais il constate que seuls 5% des personnes infectées par le coronavirus Sars-CoV-2 nécessitent un traitement clinique, et bien moins encore des soins intensifs. Il est de ceux qui misent sur l’immunité grégaire alors que le virus se répand dans les grandes agglomérations de la planète, au Brésil, aux États-Unis, en Suède ou en Inde. Le tout est d’éviter des pics de contamination et de sortir d’une peur paralysante devant les chiffres de contamination alors que c’est la mortalité qu’il importe surtout de considérer en protégeant les personnes à risques : « Nous ne sortirons pas de cette pandémie avec des interdictions générales, mais en amenant les gens à prendre soin d'eux-mêmes et des autres. »