Histoire
À qui appartient le San José, l’épave aux 17 milliards ?
Le San José est considéré aujourd'hui comme l'épave recelant le plus important trésor qui soit au monde. Il a coulé il y a 324 ans au large de Carthagène avec sa précieuse cargaison d’au moins 200 tonnes d'or, d'argent et d'émeraudes, en 1708. L’épave de ce galion de l'armada espagnole, a été localisé fin 2015, notamment du fait de ses canons en bronze gravés de dauphins. Le président de la Colombie a récemment dévoilé sur YouTube des images inédites de l'épave. La marine colombienne a ces derniers temps pu mener quatre campagnes d'observation par 950 mètres de fond. Verdict : cela "a permis de vérifier que le galion San José n'a subi aucune intervention ou altération due à l'action humaine. Nous avons pu avoir des images du galion San José avec un niveau de précision jamais vu auparavant, tout en gardant intact et en protégeant, en vue d'une extraction ultérieure, ce patrimoine de l'humanité", s'est félicité le président Iván Duque.
Le San José, coulé le 7 juin 1708, transportait, selon les écrits de l’époque, près de 11 millions d’écus d'or et d'argent venant de la foire de Portobelo, au Panama. Il devait comme tous les vaisseaux de la "flotte de l’or", faire escale à Cuba avant de rentrer en convoi en Espagne. Lors de son naufrage, 578 passagers et hommes d’équipage périrent. Seule une dizaine de marins aurait survécu. On peut voir éparpillés sur le fond canons, vaisselle en porcelaine, poteries… et pièces d’or. La cargaison du vaisseau était estimée à 3 milliards de dollars. Avec le poids du temps et de l’histoire, elle vaudrait aujourd’hui environ 17 milliards de dollars. Mais à qui appartient le contenu de l’épave la plus riche du monde ? Il a déjà été qualifié par le précédent président colombien de "trésor le plus précieux jamais découvert dans l'histoire de l'humanité". En 1981, des chasseurs de trésors américains avaient affirmé avoir localisé le navire, réclamant 50% des richesses découvertes à bord. La Colombie estime être seule propriétaire de sa précieuse cargaison. Son successeur considère que cette épave fait pleinement partie du patrimoine submergé national. Il a d’ores et déjà annoncé son souhait de créer pour l’accueillir un futur "musée des bateaux naufragés (…) source de fierté pour la Colombie, les Caraïbes et le monde".
Pour autant, l’Espagne revendique également la propriété de la fortune transportée jadis par ce galion, "navire d’État" coulé par les corsaires britanniques sur le chemin du retour. Les règlements de l'Unesco lui donneraient le droit d'en revendiquer la propriété. Mais d’autres prétendants réclament cette véritable fortune : le peuple indigène Qhara Qhara, en Bolivie, dont les ancêtres ont jadis extrait ces métaux précieux de leur sol, notamment au sein de la plus grande mine d’argent au monde. Pérou et le Panama estiment aussi que les marchandises provenaient en fait de leur pays. La question ne se limite pas d’ailleurs à la question du contenu des cales du San José : la marine colombienne a profité de ses campagnes d’observation pour identifier deux autres épaves dans la même zone. Et ce n’est que le début : plus d’une dizaine de sites de "possibles naufrages" restent à explorer au large de Carthagène.
Le San José, coulé le 7 juin 1708, transportait, selon les écrits de l’époque, près de 11 millions d’écus d'or et d'argent venant de la foire de Portobelo, au Panama. Il devait comme tous les vaisseaux de la "flotte de l’or", faire escale à Cuba avant de rentrer en convoi en Espagne. Lors de son naufrage, 578 passagers et hommes d’équipage périrent. Seule une dizaine de marins aurait survécu. On peut voir éparpillés sur le fond canons, vaisselle en porcelaine, poteries… et pièces d’or. La cargaison du vaisseau était estimée à 3 milliards de dollars. Avec le poids du temps et de l’histoire, elle vaudrait aujourd’hui environ 17 milliards de dollars. Mais à qui appartient le contenu de l’épave la plus riche du monde ? Il a déjà été qualifié par le précédent président colombien de "trésor le plus précieux jamais découvert dans l'histoire de l'humanité". En 1981, des chasseurs de trésors américains avaient affirmé avoir localisé le navire, réclamant 50% des richesses découvertes à bord. La Colombie estime être seule propriétaire de sa précieuse cargaison. Son successeur considère que cette épave fait pleinement partie du patrimoine submergé national. Il a d’ores et déjà annoncé son souhait de créer pour l’accueillir un futur "musée des bateaux naufragés (…) source de fierté pour la Colombie, les Caraïbes et le monde".
Pour autant, l’Espagne revendique également la propriété de la fortune transportée jadis par ce galion, "navire d’État" coulé par les corsaires britanniques sur le chemin du retour. Les règlements de l'Unesco lui donneraient le droit d'en revendiquer la propriété. Mais d’autres prétendants réclament cette véritable fortune : le peuple indigène Qhara Qhara, en Bolivie, dont les ancêtres ont jadis extrait ces métaux précieux de leur sol, notamment au sein de la plus grande mine d’argent au monde. Pérou et le Panama estiment aussi que les marchandises provenaient en fait de leur pays. La question ne se limite pas d’ailleurs à la question du contenu des cales du San José : la marine colombienne a profité de ses campagnes d’observation pour identifier deux autres épaves dans la même zone. Et ce n’est que le début : plus d’une dizaine de sites de "possibles naufrages" restent à explorer au large de Carthagène.